Dans les dernières minutes de la campagne pour les élections présidentielles 2024, président Diomaye Faye a surpris en montant sur une tribune aux côtés de ses deux épouses, Marie khone Faye et Absa Faye. Cette image inédite dans la politique nationale a été applaudie par des milliers de partisans enthousiastes.
Faye, candidat se définissant comme celui de la rupture et du panafricanisme, a délibérément choisi de mettre en avant sa polygamie, une pratique ancrée dans la culture et la tradition sénégalaises. Il remporte ainsi l’élection dès le premier tour avec 54,28% des voix.
Sa première épouse, Marie Khone, restée jusque-là peu connue, est originaire du même village que lui et partage sa vie depuis quinze ans, avec qui il a eu quatre enfants. Absa, sa seconde épouse, a rejoint le foyer il y a un peu plus d’un an.
L’apparition publique de Faye avec ses deux épouses a ravivé le débat sur la polygamie, sujet controversé dans un pays majoritairement musulman. Cette pratique divise les opinions, suscitant à la fois l’adhésion des hommes et les réserves des femmes quant à ses principes.
Pour certains, comme le sociologue Djiby Diakhaté, cette visibilité au plus haut niveau de l’État consacre la tradition de la polygamie, reflétant la réalité sénégalaise. Cependant, de nombreuses femmes expriment leur opposition à cette pratique, la considérant hypocrite et injuste à leur égard.
Les réseaux sociaux et les médias se sont emparés de cette controverse, avec des arguments allant dans les deux sens. Fatou Sow Sarr, sociologue renommée, souligne que les modèles matrimoniaux sont déterminés par l’histoire de chaque peuple, critiquant ainsi tout jugement occidental sur les cultures africaines.
Malgré les critiques, la polygamie demeure répandue au السنغال, surtout en milieu rural, où elle est perçue comme une extension de la famille. Conformément aux préceptes de l’islam, un homme peut épouser jusqu’à quatre femmes s’il peut subvenir à leurs besoins.
La pratique de la polygamie est estimée à environ 32,5% des mariages au Sénégal, selon un rapport de 2013. Bassirou Diomaye Faye, en assumant ouvertement sa polygamie, envoie un signal fort, selon Djiby Diakhaté, incitant d’autres hommes à être transparents sur leur situation matrimoniale.
En réponse à ses détracteurs, le nouveau président sénégalais défend sa polygamie en mettant en avant le soutien et la beauté de ses épouses, affirmant ainsi sa volonté de transparence et de fin à la pratique cachée de la polygamie.