Aujourd’hui, nous célébrons le 80e anniversaire de Germaine Acogny, une figure emblématique de la culture africaine et une danseuse chorégraphe sénégalaise de renommée internationale. Son parcours impressionnant continue d’inspirer le monde entier grâce à ses performances alliant tradition et modernité.
Les débuts d’une légende
En 1968, à seulement 24 ans, Germaine Acogny ouvre son premier studio de danse à Dakar. Influencée par les gestes traditionnels de sa grand-mère, prêtresse yoruba, ainsi que par des danses africaines et occidentales (classique, moderne), elle développe sa propre technique de danse africaine moderne.
L’appel de Maurice Béjart
En 1977, Maurice Béjart la choisit pour diriger Mudra Afrique, une école de danse professionnelle fondée avec le président Léopold Senghor. En 1980, elle publie « Danse africaine », un livre édité en trois langues. Après la fermeture de Mudra Afrique, elle part à Bruxelles pour travailler avec la compagnie de Maurice Béjart, organisant des stages internationaux de danse africaine. Elle continue de partager son art en Afrique, notamment en Casamance, attirant des danseurs du monde entier.
Fondation du Studio-École-Ballet-Théâtre du 3e Monde
En 1985, avec son mari Helmut Vogt, Germaine crée à Toulouse le Studio-École-Ballet-Théâtre du 3e Monde. Son retour triomphal en tant que danseuse et chorégraphe en 1987 est marqué par des collaborations avec des artistes comme Peter Gabriel et la création de son premier solo, Sahel. En 1988, son solo YE’OU lui vaut le London Contemporary Dance and Performance Award en 1991.
Retour au Sénégal et création de l’École des Sables
En 1995, Germaine décide de revenir au السنغال pour y fonder un centre international de danses traditionnelles et contemporaines africaines. Ce centre vise à favoriser les échanges entre danseurs africains et internationaux et à former les danseurs de tout le continent africain.
École des Sables : un lieu de formation et de création
En 2004, elle inaugure l’École des Sables à Toubab Dialaw, un centre chorégraphique accueillant des professeurs et chorégraphes de renommée mondiale comme Susanne Linke et Gregory Maqoma. Depuis 1998, l’école organise des stages de formation professionnelle pour une quarantaine de danseurs et chorégraphes chaque année. De 1997 à 2000, elle est directrice artistique de Danse d’Afrique en création à Paris, contribuant au développement des jeunes chorégraphes africains.
Une carrière internationale
En parallèle de son travail pédagogique, Germaine poursuit sa carrière avec ses propres pièces, comme Tchouraï (2001) et Fagaala (2003-2004), cette dernière traitant du génocide rwandais et récompensée par un Bessie Award en 2007. Elle collabore avec des compagnies internationales et continue de créer des œuvres marquantes, telles que Songook Yaakaar (2010) et Mon élue noire – Sacre n°2 (2014).
Reconnaissance et héritage
Depuis janvier 2015, son fils Patrick Acogny a repris la direction artistique de l’École des Sables. Germaine Acogny a été honorée par de nombreuses distinctions, dont le Grand Prix de la CEDEAO en 2020, le Lion d’or à la Biennale de Venise en 2021, et le Grand Prix de l’Académie des beaux-arts de Paris. Elle est également reconnue comme l’une des 50 personnalités africaines les plus influentes au monde et la meilleure chorégraphe de tous les temps.
Germaine Acogny continue de briller comme une pionnière et une ambassadrice de la danse africaine, laissant un héritage indélébile dans le monde de la danse.