Depuis l’arrivée du nouveau gouvernement, les médias sénégalais traversent une période difficile. Le mardi 13 août a été déclaré « journée sans presse » par les dirigeants de la presse, une initiative visant à sensibiliser l’opinion publique.
Des défis financiers sans précédent
Depuis l’installation des nouvelles autorités, les médias au السنغال font face à de sérieuses difficultés financières. Les patrons de presse, regroupés au sein du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS), ont publié un éditorial commun intitulé « La mort programmée des médias sénégalais » pour exprimer leur inquiétude. Ils décrivent cette période comme « l’une des plus sombres de l’histoire de la presse » depuis l’arrivée de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko au pouvoir, il y a environ trois mois.
Le CDEPS dénonce plusieurs mesures perçues comme injustes : blocage des comptes bancaires, saisie de matériel de production, annulation de contrats publicitaires, gel des paiements, et refus de dialogue. Ces actions ont conduit à la décision d’une journée sans presse, afin de sensibiliser tant la population sénégalaise qu’internationale à cette crise.
Un appel à l’attention des autorités
Mamadou Ibra Kane, président du CDEPS et propriétaire des quotidiens sportifs Stades et Sunu Lamb, a souligné que malgré deux demandes d’audience, le régime actuel n’a pas encore reçu les représentants de la presse. Il rappelle l’importance de la presse dans le renforcement de la démocratie au Sénégal, un pays qui a connu sa troisième alternance de pouvoir en mars dernier. Les patrons de presse soupçonnent les nouvelles autorités de vouloir discréditer la presse.
Le CDEPS avertit qu’il s’agit d’une tentative de contrôle de l’information et de soumission des médias, mettant en danger la liberté de la presse au Sénégal. « Nous sommes conscients des méthodes des régimes précédents et comprenons ce qui se trame. Ils veulent noircir le paysage médiatique pour ensuite sélectionner et éliminer artificiellement certaines entreprises de presse privée, en fonction de leurs intérêts politiques. Leur objectif est le contrôle de l’information et la soumission des médias, ce qui menace gravement la liberté de la presse au Sénégal », a déclaré Mamadou Ibra Kane.
La réaction des jeunes reporters
Début juillet, le président Faye avait rencontré la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS), qui avait exposé les problèmes rencontrés quotidiennement dans les entreprises de presse : précarité salariale, manque de formation et absence de sécurité sociale. Ils ont également plaidé pour une fiscalité plus flexible pour les groupes de presse, bien que plusieurs d’entre eux soient accusés de ne pas respecter leurs obligations fiscales.
Le président Faye, tout en insistant sur l’importance du respect des obligations fiscales, a été intransigeant. Contrairement à son prédécesseur ماكي سال, qui avait annulé une dette fiscale de 40 milliards de francs CFA à la fin de son mandat, il a clairement indiqué qu’il n’y aurait aucune annulation de dette fiscale sous son administration. « Ce chantage ne fonctionne pas. S’ils veulent des solutions, j’attends qu’ils m’écrivent », a déclaré le dirigeant de 44 ans.