Le 11 août, de nombreux chefs d’État et dignitaires africains se sont rassemblés dans un stade de 45 000 places à Kigali pour assister à l’investiture du président rwandais Paul Kagame. À 66 ans, Paul Kagame a prêté serment devant le président de la Cour suprême, Faustin Ntezilyayo, promettant de « préserver la paix et la souveraineté nationale » et de « consolider l’unité nationale ».
Une victoire écrasante
La réélection de Paul Kagame lors de la présidentielle du 15 juillet ne faisait aucun doute. Il a remporté le scrutin avec un impressionnant 99,18 % des voix, selon la commission électorale. Ce résultat a été critiqué par les défenseurs des droits humains, qui y voient un signe de manque de démocratie au Rwanda.
Après avoir atteint la limite de deux septennats, Paul Kagame a pu se présenter à nouveau en 2017 grâce à une révision constitutionnelle controversée de 2015, qui a instauré le quinquennat tout en permettant deux mandats. Cette réforme pourrait lui permettre de rester au pouvoir jusqu’en 2034.
Les critiques sur la démocratie
Au pouvoir depuis juillet 1994, après avoir renversé le gouvernement extrémiste hutu responsable du génocide de 800 000 Tutsis, Paul Kagame est reconnu pour le redressement économique du Rwanda. Cependant, il est critiqué pour le manque d’ouverture démocratique. Ses opposants et les défenseurs des droits humains l’accusent de régner par la peur, avec des détentions arbitraires, des enlèvements et des assassinats.
Lors de l’élection de juillet, seuls deux candidats ont été autorisés à se présenter contre lui, alors que six autres, dont des opposants virulents, ont été écartés. Frank Habineza, du Parti démocratique vert (DGPR), et l’indépendant Philippe Mpayimana ont respectivement obtenu 0,50 % et 0,32 % des voix.
L’espoir d’une nation jeune
Avec 65 % de la population ayant moins de 30 ans, beaucoup de Rwandais n’ont connu que Paul Kagame comme président. Tania Iriza, une commerçante de 27 ans, a exprimé sa fierté :
« J’ai fièrement voté pour le président Kagame et il était essentiel que je sois là aujourd’hui pour cette investiture historique. »
Elle ajoute :
« Ses qualités de dirigeant ont transformé notre nation. Sous son régime, le Rwanda s’est relevé de son passé tragique pour tracer un chemin vers la prospérité, l’unité et l’innovation. »
Depuis son arrivée au pouvoir, Paul Kagame a remporté chaque élection présidentielle avec plus de 93 % des voix.