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Avion présidentiel du Sénégal : De la Pointe de Sangomar de Senghor à la Langue de Barbarie de Diomaye

par Sophie

Depuis l’indépendance du Sénégal, l’avion présidentiel a toujours été un symbole de pouvoir, de prestige, mais aussi de pragmatisme.

Des années Senghor à aujourd’hui, cet outil de commandement a évolué, reflétant non seulement les besoins changeants des présidents successifs, mais aussi les réalités économiques et technologiques du pays.

Cet article se propose de retracer l’histoire fascinante des avions présidentiels sénégalais, en passant en revue les différents aéronefs qui ont servi les chefs d’État sénégalais.

La Caravelle de Senghor : Un avion de prestige

L’époque du président Léopold Sédar Senghor a marqué l’entrée du Sénégal dans l’ère des avions présidentiels avec l’acquisition d’une Caravelle. Cet avion, connu pour son luxe et son confort, était un symbole de statut, à l’égal des autres grandes nations. La Caravelle, également utilisée par le président français de l’époque, se distinguait par ses aménagements somptueux : un lit confortable, des sièges ornés, un bureau privé.

Ce choix reflétait non seulement le désir de Senghor de doter le Sénégal d’une infrastructure présidentielle de premier plan, mais aussi de positionner le pays parmi les leaders sur le continent africain.

Avion presidentiel - pointe de Sangomar - soleil.sn

En 1978, Senghor a pris la décision audacieuse de moderniser la flotte présidentielle en remplaçant la Caravelle par un Boeing 727 tri-réacteurs, qu’il a baptisé « Pointe de Sangomar ». Cet avion, plus moderne et performant, a servi non seulement Senghor dans les dernières années de son mandat, mais aussi son successeur.

L’ère Abdou Diouf : La continuité avec le Boeing 727

Le président Abdou Diouf, arrivé au pouvoir en 1981, a choisi de continuer à utiliser le Boeing 727 acquis par Senghor. Durant ses vingt années de présidence, Diouf n’a jamais ressenti le besoin de changer d’aéronef. Ce choix de continuité est révélateur de l’approche pragmatique et économique qui caractérisait sa gestion.

L’avion « Pointe de Sangomar » a donc servi fidèlement les déplacements du chef de l’État, consolidant son rôle d’outil indispensable pour les voyages présidentiels.

Cependant, après deux décennies de service, le Boeing 727 commençait à montrer des signes de vieillissement. La réfection de l’avion a été initiée dès l’an 2000, sous la présidence de Abdoulaye Wade. La remise à neuf, effectuée à Londres, a coûté la somme colossale de 18,5 milliards de FCFA.

Ces travaux ont permis de prolonger la durée de vie de l’avion, mais les défis liés à l’entretien d’un aéronef de cette génération commençaient à peser lourdement sur le budget de l’État.

L’acquisition de l’A319 : La réponse de Wade à la Modernité

Avion presidentiel - pointe de Sarène - soleil.sn

En 2007, un incident survenu à bord de la « Pointe de Sangomar » a précipité la décision du président Abdoulaye Wade de renouveler l’avion présidentiel. C’est ainsi qu’il a opté pour l’acquisition d’un Airbus A319 Corporate Jet, un avion de seconde main, anciennement utilisé par le président français. Ce nouvel avion, baptisé « La Pointe de Sarène », a été acheté pour 32 millions d’euros, soit environ 21 milliards de FCFA.

Mis en service en mars 2011, cet Airbus A319 a permis de répondre aux besoins de modernisation et de performance du Sénégal. Cependant, malgré son apparente modernité, l’avion a rapidement montré des signes de faiblesse. Après seulement neuf ans de service, il passait plus de temps en maintenance qu’en vol, obligeant le Sénégal à engager des dépenses considérables pour son entretien, notamment l’achat de nouveaux moteurs à un coût élevé.

La transition vers l’A320 NEO avec Macky Sall

Face aux défaillances répétées de la « Pointe de Sarène » et aux coûts exorbitants liés à la location d’avions pour les déplacements présidentiels, le président Macky Sall a pris la décision de doter le Sénégal d’un nouvel avion. Ainsi, en 2019, un contrat a été signé pour l’acquisition d’un Airbus A320 NEO, un appareil de nouvelle génération, pour un montant de 57 milliards de FCFA.

Avion presidentiel - langue de Barbarie - soleil.sn

L’Airbus A320 NEO se distingue par son efficacité énergétique, avec une consommation de carburant réduite de 17 % par rapport à l’A319. Ce nouvel avion offre également un rayon d’action plus large, réduisant ainsi les coûts liés aux escales techniques. La réception de cet appareil a eu lieu le 16 juillet 2021, et il a été baptisé « Langue de Barbarie ».

C’est à bord de cet avion que le président Bassirou Diomaye Faye effectue désormais ses déplacements, marquant une nouvelle ère dans l’histoire des avions présidentiels sénégalais.

Un symbole d’évolution et de modernité

L’histoire des avions présidentiels du Sénégal est le reflet de l’évolution du pays sur la scène internationale. De la luxueuse Caravelle de Senghor au moderne Airbus A320 NEO de Macky Sall, chaque aéronef a marqué une étape clé dans l’évolution du Sénégal, non seulement en tant que nation indépendante, mais aussi en tant qu’acteur de plus en plus influent sur le continent africain.

Le choix des avions présidentiels, loin d’être anodin, témoigne des priorités et des visions des dirigeants successifs pour leur pays. Le nouvel A320 NEO, avec sa technologie avancée et son efficacité, est un symbole de l’ambition du Sénégal de se positionner comme un leader en matière d’innovation et de modernité en Afrique.

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