Le centenaire de la naissance de Cheikh Anta Diop, prévu pour le 29 décembre, suscite un ensemble d’activités initiées par l’université de Dakar, parrainée par le défunt savant. Ces événements débutent le jeudi 21 décembre, avec une cérémonie inaugurale sous le patronage du Président Macky Sall. Cette occasion pourrait marquer la dernière intervention du chef de l’État en tant que président du Sénégal.
Les efforts avortés pour faire vivre l’héritage de Cheikh Anta
Cependant, le bilan de Macky Sall à la tête du pays laisse un goût amer quant à la promotion et l’enseignement de l’héritage intellectuel de Cheikh Anta Diop. Comme ses prédécesseurs, Wade et Diouf, Sall n’a pas entrepris d’actions significatives pour ressusciter la pensée de Cheikh Anta.
Cette absence d’initiative soulève la question persistante : pourquoi cette pensée reste-t-elle absente des programmes éducatifs sénégalais, alors que d’autres idéologies étrangères sont enseignées avec ferveur ?
Macky Sall ne peut se dédouaner de toute responsabilité, ayant été sensibilisé sur cette question. Le collectif JangCAD (enseigner Cheikh Anta) a pris l’initiative de sensibiliser le président, en 2016, avant le trentième anniversaire de la disparition de Cheikh Anta Diop.
Le président, à travers une directive du conseil des ministres en février 2016, semblait promettre une promotion des travaux de Cheikh Anta Diop, ainsi que la mise en place d’un projet de valorisation du village de Thieytou incluant un centre dédié à sa vie et son héritage.
Les énigmes d’une indifférence politique
Cependant, depuis cette annonce, le dossier est resté sans suite. L’inertie politique autour de l’enseignement de la pensée de Cheikh Anta demeure énigmatique. L’indifférence affichée par Wade, pourtant universitaire de haut niveau, ainsi que celle de Diouf, disciple de Senghor, laisse perplexe. Cette lacune dans l’éducation se présente comme un mystère, et la responsabilité incombe désormais au prochain président, bien que certains estiment que cela nécessiterait un leader de tendance « souverainiste, nationaliste ».
Défis de l’éducation sénégalaise
Outre l’enseignement de Cheikh Anta, l’attention se tourne vers une éducation qui imprègne la jeunesse sénégalaise des réalités et idées nationales. Actuellement, certains contenus éducatifs ne permettent pas une réelle compréhension de l’histoire et de la géographie du pays, laissant les espoirs d’une réforme éducative focalisés sur le prochain régime.
Macky Sall, en engageant le débat sur les programmes scolaires à la fin de son mandat, laisse entrevoir des changements à venir, mais les attentes des partisans d’une éducation éclairée pour le développement du pays se tournent déjà vers le prochain gouvernement.