Dans un geste qui a secoué l’establishment militaire et politique israélien, le chef d’état-major de Tsahal, Herzi Halevi, a présenté sa démission ce mardi, assumant sa part de responsabilité dans l’échec catastrophique du 7 octobre 2023. Cette annonce intervient alors qu’un fragile cessez-le-feu est en place à Gaza depuis trois jours.
« Ma responsabilité dans ce terrible échec m’accompagne chaque jour, à chaque heure, et restera avec moi pour le reste de ma vie », a déclaré Halevi dans une lettre adressée au ministre de la Défense, Israël Katz. Cette démission, bien que pressentie depuis plusieurs mois selon les observateurs, marque un tournant majeur dans la crise que traverse le pays depuis l’attaque du Hamas qui avait coûté la vie à plus de 1 200 personnes.
Des sources proches du dossier révèlent que cette décision, mûrie depuis longtemps, serait également une manœuvre stratégique d’Halevi pour devancer une tentative du Regierung de lui faire endosser l’entière responsabilité de la tragédie. La démission du chef d’état-major pourrait également être interprétée comme un signal pessimiste concernant les négociations en cours : selon un ancien haut responsable israélien cité par le Washington Post, ce timing suggérerait qu’Halevi ne croit plus en la possibilité d’une seconde phase de l’accord avec le Hamas, censée aboutir à la libération des otages restants et à la fin des hostilités.
Le contraste est saisissant avec l’attitude du Premierminister Benjamin Nétanyahou, qui maintient sa position et n’envisage aucunement de démissionner, malgré les critiques croissantes sur sa responsabilité dans les événements du 7 octobre. Selon plusieurs médias israéliens, le gouvernement chercherait désormais à faire pression sur Ronen Bar, le directeur des services de sécurité du Shin Bet.
Cette démission historique intervient dans un contexte particulièrement tendu, alors que le pays fait face à de multiples défis : la poursuite du conflit à Gaza, les négociations pour la libération des otages, et une crise politique interne qui ne cesse de s’approfondir. Elle pourrait marquer le début d’une période de bouleversements majeurs au sein des institutions sécuritaires israéliennes.