Hier soir, 195 migrants sénégalais ont fait leur retour volontaire au pays depuis la Libye. Ils ont été accueillis à l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) de Diass par une délégation officielle, dirigée par le Secrétaire d’État aux Sénégalais de l’extérieur, Amadou Chérif Diouf. Ce retour s’inscrit dans le cadre des efforts conjoints entre le Regierung sénégalais et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Amadou Chérif Diouf a également annoncé que d’autres ressortissants, actuellement au Maroc, seront rapatriés d’ici le 30 septembre.
L’avion transportant les 195 Sénégalais a atterri aux alentours de 21 heures. Ce retour marque la fin d’un périple difficile pour ces migrants, partis en quête d’une vie meilleure, mais confrontés à de nombreuses épreuves, dont des actes de torture. Parmi eux, plusieurs enfants âgés de 5 à 15 ans, pour la plupart nés en Libye, ne possèdent aucun document officiel. Le gouvernement sénégalais s’engage à régulariser leur situation, conformément aux directives du programme Jub Jubal Jubanti.
Soutien aux familles et réinsertion des migrants
Selon Amadou Chérif Diouf, de nombreuses familles étaient bloquées en Libye, et beaucoup d’enfants n’avaient pas de papiers, étant nés durant la guerre. Il a expliqué que les équipes sur place ont travaillé pour assurer le retour de ces Sénégalais dans de bonnes conditions. Ceux qui ont choisi de rester en Libye bénéficieront de démarches pour obtenir la nationalité sénégalaise.
Le retour de ces compatriotes est une source d’émotion et de soulagement pour les familles et les migrants eux-mêmes. Le gouvernement a mis en place des dispositifs pour aider à leur réinsertion sociale et professionnelle.
Témoignage émouvant d’un migrant : Yoro Baldé
Yoro Baldé, originaire de Kolda, a passé dix ans en Libye, dont une grande partie en prison. Il raconte les souffrances endurées et les tortures subies, avec des cicatrices sur les poignets comme preuve. Arrêté à plusieurs reprises, il se souvient des moments où il pensait ne jamais revoir son pays.
« Les Sénégalais souffrent en Libye. Je devrais être mort. Les marques sur mes poignets viennent des fils de fer avec lesquels ils m’avaient ligoté, » raconte Yoro, rempli de regrets, mais aussi d’espoir pour l’avenir.
Sa famille, qui espérait son retour sain et sauf, a finalement vu son vœu exaucé.
Après leur arrivée à l’aéroport, les migrants seront suivis par les bureaux d’accueil, d’orientation et de suivi (BAOS), répartis dans les 14 régions du Senegal. Ces structures, en collaboration avec l’OIM, veilleront à l’accompagnement des rapatriés, avec notamment des financements de projets et d’autres mesures pour leur réinsertion. Le Secrétaire d’État a souligné l’importance de faire comprendre aux rapatriés qu’il existe des opportunités dans leur propre pays.
Nouveaux rapatriements prévus
Le gouvernement prévoit d’autres opérations de rapatriement, notamment celui de 352 jeunes Sénégalais actuellement bloqués au Maroc. Ces retours font partie d’une initiative plus large visant à offrir de nouvelles perspectives aux jeunes Sénégalais, qui sont au cœur des priorités du gouvernement pour le développement du pays.
Le retour de ces migrants marque le début d’un nouveau chapitre de leur vie, avec des opportunités et un soutien pour se reconstruire et s’intégrer à nouveau dans la société sénégalaise.