Pour éradiquer l’hépatite B d’ici 2030, des mesures clés doivent être prises : garantir l’accès aux soins, promouvoir la vaccination universelle et mettre en place des stratégies pour maintenir les patients dans le traitement. Le docteur Mamadou Moustapha Diop, Directeur de la lutte contre la maladie, a souligné ces axes d’action lors d’une rencontre scientifique partageant les résultats de la recherche menée par l’équipe SEN-B, un projet lancé en 2019 et piloté par le Sénégal et la Suisse, sous la supervision des professeurs Moussa Seydi et Gilles Wandeler.
Depuis son lancement, le projet a déjà enrôlé près de 1000 patients, offrant des soins gratuits, des traitements, un soutien psychosocial et un renforcement des capacités du personnel médical au SMIT et au CTA. Le professeur Gilles Wandeler souligne l’importance de ce projet pour la recherche et la santé publique à l’échelle mondiale et africaine.
Prévalence de l’hépatite B au Sénégal
Au Sénégal, bien que la prévalence de l’hépatite B reste élevée dans la population générale (environ 10%), elle a considérablement diminué chez les enfants, grâce à la vaccination intégrée dans le Programme Elargi de Vaccination (PEV) et à l’administration d’une dose à la naissance. La prévalence chez les enfants de moins de 5 ans est descendue à 0,1%.
Le directeur de la lutte contre la maladie met en lumière les initiatives de l’État sénégalais, telles que la création de l’Initiative Panafricaine de Lutte contre les Hépatites (IPLH) et le programme national de lutte contre les hépatites (PNLH) lancé en 1999, ainsi que la vaccination universelle gratuite des nouveau-nés et des nourrissons.
Progrès et obstacles
Malgré ces avancées notables, des défis subsistent. Le manque de connaissances sur la maladie, l’absence de données récentes sur sa prévalence régionale, les difficultés d’accès au traitement et aux examens paracliniques, surtout dans les zones rurales, sont autant d’obstacles à surmonter pour atteindre l’élimination totale de l’hépatite B.