Face à l’hécatombe routière impliquant les deux et trois-roues dans la capitale économique ivoirienne, les autorités ont décidé de prendre des mesures drastiques. Selon les chiffres du ministère des Transports, ces véhicules sont impliqués dans 37% des décès liés aux accidents de la route à Abidjan.
La première mesure phare est l’interdiction de circulation de ces engins sur les principaux axes routiers de la ville, à commencer par le boulevard Félix-Houphouët-Boigny (anciennement Valéry-Giscard-d’Estaing). Cette décision, qui entre en vigueur ce mois de janvier, suscite de vives préoccupations chez les usagers, particulièrement les livreurs à moto.
« S’ils interdisent les motos sur les boulevards, qu’est-ce qu’on va faire ? Rester à la maison ? » s’interroge Aboubakar Sidiq, étudiant-livreur rencontré devant une grande surface de Cocody. Pour lui comme pour ses collègues, l’alternative consistant à emprunter les routes secondaires n’est pas sans risque.
« Dans les quartiers, ça va nous ralentir. Des individus peuvent t’arracher ta moto ou te braquer. Sur les grandes voies, c’est plus rapide et sécurisé », explique-t-il.
Boris, un autre livreur, propose une solution médiane : l’aménagement de voies dédiées aux deux-roues. « Sur les boulevards, la circulation est très dense. Parfois, une panne ou une coupure de moteur peut entraîner un accident, si un véhicule vous percute. Avec des voies dédiées, tout le monde y gagnerait », suggère-t-il.
Les autorités, pour leur part, ne comptent pas s’arrêter là. Le ministère des Transports annonce le renforcement des contrôles portant sur le port du casque, les permis, les assurances, les vignettes et le respect des feux tricolores. Une série de mesures visant à réduire significativement l’accidentologie dans la métropole ivoirienne.