Le jeudi 26 septembre, les autorités sénégalaises ont dévoilé une situation préoccupante des finances publiques, affirmant que les chiffres avaient été manipulés sous l’ancien régime. Le Fonds monétaire international (FMI) a pris note de ces révélations et s’engage à collaborer avec le nouveau gouvernement pour en évaluer les répercussions.
Soutien du FMI pour un audit transparent
Lors d’un point de presse, Julie Kozack, porte-parole du FMI, a affirmé le soutien de l’institution à l’audit général des finances publiques mené par les autorités sénégalaises. Elle a salué les efforts du gouvernement pour renforcer la transparence et la bonne gestion budgétaire.
« Les autorités nous ont transmis les résultats de cet audit. Nous allons travailler étroitement avec elles dans les prochaines semaines pour évaluer l’impact économique global et définir les prochaines étapes », a déclaré Mme Kozack le samedi 5 octobre.
🇸🇳 Le FMI collabore étroitement avec les autorités pour évaluer l’impact macroéconomique et définir les prochaines étapes. pic.twitter.com/OKJzDqzcro
— Julie Kozack, IMF (@IMFSpokesperson) October 4, 2024
Des écarts budgétaires importants dévoilés
Cette déclaration survient alors que le Sénégal fait face à une controverse concernant les chiffres annoncés par les nouvelles autorités. En effet, le rapport publié par Abdourahmane Sarr, ministre des Finances, a révélé un déficit budgétaire bien plus important que prévu, atteignant 10,4 % du Produit intérieur brut (PIB) contre les 5,5 % annoncés précédemment. La dette publique, quant à elle, est passée à 76,3 % du PIB, dépassant les 65,9 % qui avaient été communiqués par l’ancien gouvernement.
Ces révélations ont suscité des réactions vives, notamment au sein de l’opposition et parmi les journalistes proches de l’ancien régime. Certains ont même remis en cause la véracité de ces chiffres avancés par le Premier ministre Ousmane Sonko et son équipe. Quelques-uns d’entre eux ont été convoqués par la brigade de la cybercriminalité et placés en garde à vue, avant d’être finalement libérés par le parquet.
Un endettement supérieur aux prévisions
Le ministre Abdourahmane Sarr a également indiqué que la dette de l’État sénégalais s’élevait à 15 664 milliards de FCFA à la fin de l’année 2023, soit 83,7 % du PIB, un chiffre bien supérieur aux attentes initiales.
Malgré cette situation critique, le gouvernement a choisi de ne pas soumettre officiellement son dossier au FMI afin d’éviter tout risque d’erreurs dans la communication des informations. Néanmoins, le FMI a réitéré son engagement à soutenir le Sénégal dans ses efforts pour restaurer la stabilité économique.
Face à cette crise, le gouvernement sénégalais s’est fixé pour objectif de réduire la dette publique à moins de 70 % du PIB et de ramener le déficit budgétaire à 3 %. Pour y parvenir, il prévoit de revoir les projets financés par des emprunts extérieurs et d’ajuster les subventions énergétiques.
En conclusion, les défis économiques du Sénégal sont nombreux, mais le soutien du FMI et les réformes envisagées pourraient permettre au pays de retrouver une situation budgétaire plus stable dans les années à venir.