Plus de sept jours après le tragique naufrage d’une pirogue transportant plus de 300 migrants au large de Saint-Louis, de nombreuses familles des victimes peinent encore à faire leur deuil.
Identification des défunts
Selon les déclarations recueillies par nos confrères de L’Observateur, les proches des disparus se rendent quotidiennement à l’hôpital régional de Saint-Louis dans l’espoir de retrouver les dépouilles de leurs êtres chers. Ce processus d’identification s’avère être une tâche pénible et émotionnellement éprouvante.
- Isseu Diop, assise à même le sol près de la morgue, partage avec le journal : « Dès que nous avons appris le naufrage de la pirogue, nous avons commencé nos recherches. Nous avons été informés des corps à la morgue de l’hôpital de Saint-Louis et avons immédiatement entrepris de vérifier si celui de notre frère s’y trouvait. »
- Après avoir identifié le corps de son proche, elle explique : « Nous sommes maintenant engagés dans les démarches pour récupérer sa dépouille. »
Dilemmes logistiques
Une fois les formalités accomplies, un septuagénaire, ayant récupéré le corps de son neveu, est confronté à un problème logistique majeur : le coût élevé du transport des dépouilles identifiées.
- Il témoigne : « Nous devons trouver un moyen de transport assurant la conservation adéquate du corps jusqu’à Touba, sans que la glace ne fonde. »
- Il a été conseillé de se rendre à la Mosquée ‘‘Al Ikhssane’’ d’El Hadji Madior Cissé, où des caisses spéciales sont disponibles pour ce type de transport.
Support gouvernemental et souffrance indicible
Un autre parent, le frère de Pape Abdou Diané, décédé lors du naufrage, exprime sa douleur profonde. Il confie : « Pape Abdou représentait tout pour moi. Il était un frère exemplaire. Il avait toujours lutté pour sa subsistance. C’était sa quatrième tentative. À chaque fois, il me prévenait. Mais cette fois, il ne m’a rien dit, » éclate-t-il en sanglots.
- Il précise que le Premier ministre Amadou Ba, qui était à leur chevet avant d’être remplacé par Sidiki Kaba, leur a offert un soutien financier pour couvrir les frais de transport.
- Au cours du processus d’identification, le responsable de la morgue, Mourtalla Mbaye, révèle que certains parents ont eu du mal à distinguer les corps de leurs proches parmi les dépouilles. La situation a été rétablie après l’intervention du Commandant des sapeurs pompiers.
Ce drame souligne les défis auxquels sont confrontées les familles endeuillées et met en lumière la nécessité d’une assistance coordonnée pour surmonter ces épreuves tragiques.