L’annonce récente du Comité de politique monétaire de la BCEAO augmente les taux directeurs de 0,25%, portant le taux principal à 3,5% à partir du 16 décembre. L’analyse des implications de cette décision sur l’economy régionale est essentielle, et c’est l’économiste Meissa Babou qui éclaire ces enjeux.
Les conséquences anticipées
Meissa Babou, enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop, explique que le taux directeur, fixé par la BCEAO, impacte les taux d’intérêt des banques commerciales. Cette décision pourrait restreindre les prêts bancaires, affectant ainsi la vie quotidienne des citoyens et l’économie dans la zone UEMOA. Cela pourrait également ralentir les activités commerciales, menant à des conséquences notables pour divers secteurs.
Cette augmentation des taux directeurs risque de freiner les emprunts, induisant une diminution de la consommation et un ralentissement global des activités commerciales, alerte Meissa Babou. Les banques, face à une surliquidité par manque d’emprunts, pourraient subir d’importantes pertes financières.
Contestation du contexte international
La BCEAO justifie cette hausse en évoquant les risques liés aux tensions inflationnistes et aux comptes extérieurs de l’Union. Cependant, Meissa Babou conteste cet argument, soulignant que les événements récents à l’international ne justifient pas cette décision. Il met en garde contre les impacts potentiels sur le financement de l’économie et la consommation, relevant les possibles effets contradictoires sur la croissance économique et les investissements.
Quant aux perspectives de la BCEAO pour 2023, Meissa Babou remet en question la cohérence des projections avec la décision d’augmenter les taux directeurs. Il souligne que la baisse prévue du taux d’inflation, bien que significative, ne justifie pas une telle hausse des taux d’intérêt.
L’économiste émet des réserves quant à la contradiction entre l’augmentation des taux et les objectifs économiques. Il souligne le besoin d’encourager l’investissement des entreprises et de libérer le crédit pour stimuler la consommation des ménages, soulignant les risques potentiels pour la production des entreprises et la consommation des ménages.
Dans ce contexte tendu, les autorités monétaires et les décideurs politiques doivent naviguer avec prudence pour équilibrer stabilité financière et stimulation de la croissance. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer l’impact réel de ces décisions sur les économies régionales.