Dans un contexte économique mondial tendu, Abdourahmane Sarr, ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, s’est confié au journal El Sol sur les grands enjeux économiques du Senegal. Lors de cet entretien, il a abordé des sujets allant de l’audit des finances publiques à la dégradation de la note souveraine du Sénégal par l’agence Moody’s. Mais c’est surtout le nouveau référentiel « Sénégal 2050 » qui a été au cœur des échanges.
Un référentiel pour bâtir l’avenir
Le ministre est revenu sur la genèse du projet « Sénégal 2050 », lancé en octobre dernier. Selon lui, ce référentiel s’inscrit dans la continuité du projet politique qui a permis l’élection du président Bassirou Diomaye Faye. L’objectif principal est de donner une feuille de route claire pour le développement du pays sur les prochaines décennies. Il s’agit d’un document conçu par des compétences 100 % sénégalaises, incluant aussi bien des acteurs publics que privés. Ce processus, bien que rapide, a été relativement inclusif, impliquant notamment les ministères sectoriels et la société civile.
L’une des grandes innovations de ce référentiel réside dans le changement de paradigme qu’il propose. Abdourahmane Sarr a souligné que le secteur privé est désormais appelé à jouer un rôle de premier plan dans le développement économique du Sénégal. Contrairement aux 60 dernières années où l’État s’endettait pour financer des projets de développement, « Sénégal 2050 » mise sur la force du secteur privé pour porter ce changement. La contribution du cabinet Performances Group, dirigé par Victor Ndiaye, a également été soulignée, avec une rémunération dont les détails n’ont pas été jugés essentiels par le ministre, bien que certains observateurs aient évoqué une somme de 2 milliards de FCFA.
Quatre axes structurants pour le développement
Le nouveau référentiel repose sur quatre axes majeurs : la bonne gouvernance, le capital humain et la protection sociale, l’aménagement du territoire et le développement durable, ainsi que la compétitivité économique. Ces piliers visent à créer une économie plus compétitive et résiliente, tout en assurant une croissance inclusive qui réduit les inégalités sociales et régionales. Le ministre a également insisté sur la nécessité de déconcentrer le développement pour ne pas tout centraliser à Dakar, encourageant ainsi un rééquilibrage territorial.
Concernant le financement du plan d’investissement quinquennal, estimé à 18 500 milliards de FCFA, Abdourahmane Sarr a précisé qu’il s’inscrit dans le cadre macroéconomique existant, notamment par des partenariats public-privé. Il a tenu à rassurer que ce montant inclut des investissements publics déjà prévus, mais ne prend pas en compte ceux du secteur privé non coordonnés par l’État, renforçant ainsi l’idée que la dynamique privée sera un moteur fondamental de la croissance future.
Le ministre Abdourahmane Sarr a réaffirmé que « Sénégal 2050 » incarne une rupture majeure avec le passé. En plaçant le secteur privé au cœur du développement et en s’appuyant sur des principes de bonne gouvernance et de durabilité, ce référentiel donne au Sénégal les moyens de bâtir une économie résiliente, compétitive et inclusive sur le long terme.
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