Le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, a organisé, lundi, un atelier de mise en place du cadre réglementaire sur les véhicules électriques. À cette occasion, les facteurs pouvant favoriser une adaptation efficace des véhicules électriques ont été listés, parmi lesquels l’exonération pour réduire les coûts ainsi que l’exonération des pièces de rechange et de maintenance.
Le Senegal a réceptionné, jeudi dernier, son premier véhicule électrique à travers le modèle Suv Atto3 lancé par Cfao mobility Sénégal et Total Énergies. Cependant, malgré cette avancée technologique, ce type de véhicule est encore sous un régime dérogatoire. Et l’État du Sénégal veut aller au plus vite vers un cadre réglementaire adapté. Un atelier a été organisé, lundi, dans ce sens par le ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, en collaboration avec le Royaume-Uni. L’étude de faisabilité de l’entrée massive de véhicules électriques au Sénégal a été réalisée par le cabinet A&A Strategy à travers son project manager, Pape Cheikh Diack.
Elle est inspirée des modèles aboutis du Rwanda et du Kenya. L’étude préconise une politique d’exonération volontariste pour réduire les coûts pour le consommateur et l’exonération des pièces de rechange et de maintenance.
Le Sénégal devra également s’orienter vers l’accompagnement des chaînes de valeurs industrielles, la mise en place d’une stratégie claire d’adoption qui fixe le cap ainsi que des mesures préférentielles d’achat par les entités gouvernementales. L’autre facteur essentiel à une bonne adoption des véhicules est la disponibilité des bornes de recharge afin d’atteindre l’objectif d’une borne pour 10 véhicules.
Des exonérations estimées à 9 milliards de FCfa par an
À côté, le cadre réglementaire devra également être enrichi par la gouvernance et le suivi opérationnel et la promotion de la fabrication locale. Les incidences financières de ces exonérations sont estimées à 9 milliards FCfa par an. Les résultats positifs seront un taux d’injection de 15% de véhicules électriques à l’horizon 2030, soit 37.000 véhicules. Ces exonérations favoriseront également une baisse de 27% du prix du véhicule pour le consommateur.
L’autre point positif est une baisse de 2% de l’émission de gaz à effet de serre, dans un contexte où les pertes financières dues au changement climatique sont estimées à 160 milliards de FCfa. En dehors de ces facteurs, le Sénégal pourrait également développer l’assemblage et se positionner sur le marché régional à travers la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), selon Juliette John, Ambassadrice du Royaume uni au Sénégal.
« C’est le début d’une route pour une consommation plus propre afin de développer la mobilité électrique. L’impératif environnemental nécessite des moyens de transport plus propres »,
explique la diplomate.
En effet, 16% des émissions de gaz au Sénégal sont dues au secteur des transports. En plus de l’impératif climatique, estime Juliette John, l’objectif est de développer une industrie autour de l’assemblage des véhicules et se positionner comme un hub et exporter vers les pays de la sous-région. Avec le Ter et le Brt qui fonctionne à 100% avec de l’énergie propre, la promotion des véhicules électriques est au cœur de la politique du gouvernement pour une mobilité plus durable, explique le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, Malick Ndiaye.
À l’en croire, les véhicules électriques constituent une alternative prometteuse pour réduire l’émission de carbone. « Il faut également une réglementation appropriée et attractive pour le développement de ce type de véhicules au Sénégal. L’État, en partenariat avec le secteur privé, aura une feuille de route et des actions concertées pour favoriser l’accès aux véhicules électriques », a promis M. Ndiaye. Ainsi, il a appelé le secteur privé à investir pour l’implantation de bornes à recharge.