Après sept ans de procédure judiciaire, la Cour d’appel de Dakar a tranché. Kabirou Mbodje, fondateur de Wari, a vu sa condamnation confirmée pour abus de confiance et augmentation irrégulière du capital social. L’homme d’affaires écope de deux ans de prison, dont six mois ferme.
Une sanction financière lourde
En plus de la peine d’emprisonnement, Kabirou Mbodje devra verser 5 milliards de francs CFA en dommages et intérêts à ses anciens associés, Malick Fall, Seyni Camara et Cheikh Tague. Selon le journal Les Échos, ces derniers avaient porté plainte avec constitution de partie civile après s’être sentis lésés dans la gestion et l’évolution de la société.
Une bataille judiciaire longue et complexe
L’affaire remonte au 18 décembre 2014, lorsque Malick Fall et Seyni Camara avaient déposé une première plainte devant le parquet de Dakar. À l’audience du 11 mai 2021, Malick Fall avait rappelé que Wari avait été créée légalement en 2008. Initialement constituée en société à responsabilité limitée (SARL), elle avait ensuite évolué en société anonyme (SA). Cependant, selon les plaignants, Kabirou Mbodje aurait manœuvré pour les écarter de l’entreprise qu’ils avaient contribué à bâtir.
Un feuilleton judiciaire à rebondissements
Wari, qui s’est imposée comme une référence dans le secteur du transfert d’argent en Afrique, a connu des turbulences ces dernières années. La condamnation de son fondateur marque un tournant décisif dans une affaire qui a profondément divisé ses acteurs. Kabirou Mbodje, longtemps perçu comme une figure incontournable de l’entrepreneuriat sénégalais, voit son ascension stoppée net par cette décision judiciaire.
Reste à savoir si l’homme d’affaires envisage de se pourvoir en cassation pour contester cette décision qui, pour l’heure, scelle un long bras de fer judiciaire.