Le tribunal de Dortmund a ouvert le procès des policiers impliqués dans la mort de Mohamed Dramé, migrant sénégalais tué à Dortmund en août 2022. Cinq agents, dont le tireur Cristoph Krekeler, se retrouvent dans le box des accusés, composé de deux femmes et trois hommes.
Les accusations portées sont diverses : Krekeler est poursuivi pour homicide involontaire, trois de ses collègues pour coups et blessures graves, et le chef de l’opération pour incitation à de telles blessures.
Le parquet, cité par Les Échos au début du procès, adopte une position sans concession envers les accusés. Carsten Dombert, procureur principal, qualifie l’intervention de la police d’ »illégale » et les tirs de « jugement fatal ».
Selon les déclarations du parquet reprises par Les Échos, le Sénégalais se tenait debout, apathique, tenant un grand couteau contre son ventre lors de l’arrivée de la police dans la cour de l’église le 8 août 2022. Il venait de sortir de l’hôpital psychiatrique suite à des intentions suicidaires répétées.
Le procureur, basant ses arguments sur le journal de bord de la police, reproche deux points aux agents : ne pas avoir spécifiquement demandé au jeune migrant de lâcher le couteau et ne pas s’être identifiés comme policiers (les deux premiers agents sur les lieux étaient en civil).
Après avoir subi du gaz poivré et deux décharges de Taser, Mohamed Dramé a été abattu de cinq balles (sur six tirées) provenant d’une mitraillette. Il est décédé trois heures plus tard à l’hôpital.
Le procès reprendra le 10 janvier, date à laquelle les policiers accusés devraient témoigner, rapporte Les Échos.
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