Lors du dernier Conseil des ministres, le Premier ministre Ousmane Sonko a dévoilé l’agenda de validation du nouveau cadre stratégique des politiques économiques et sociales pour la période 2025-2050. Ce document est accompagné d’un Master Plan pour 2025-2034 et d’un Plan quinquennal pour 2025-2029.
Le communiqué du gouvernement précise que Ousmane Sonko a rappelé les différentes étapes de la création de ce référentiel, en soulignant les consultations menées avec le secteur privé et la société civile afin de recueillir leurs avis sur les documents préparés. Cette démarche précède la présentation du projet au chef de l’État sénégalais pour son adoption, remplaçant ainsi le Plan Sénégal Émergent (PSE), mis en place sous l’ancien Président Macky Sall.
La société civile affirme ne pas avoir été consultée
Cependant, plusieurs organisations de la société civile contestent ces affirmations. Interrogées par Source A, elles ont unanimement déclaré ne pas avoir été sollicitées dans le cadre de ce projet. Parmi ces organisations figurent notamment la Ligue sénégalaise des droits humains, l’Africa Jom Center, le Forum Civil, l’ONG 3D et Legs Africa (Leadership, Ethique, Gouvernance, Stratégies pour l’Afrique). Selon ces structures, elles n’ont pas pris part aux concertations, contrairement à ce qui est mentionné dans le communiqué gouvernemental.
Alioune Tine, président de l’Africa Jom Center, a confirmé cette version en déclarant à Source A : « Pour le moment, en toute sincérité, nous n’avons pas été impliqués. » Une réaction similaire a été partagée par Babacar Fall, secrétaire général du Groupe de recherches et d’appui à la démocratie participative et à la bonne Gouvernance (Gradec), qui a renvoyé les journalistes à d’autres acteurs, notamment Moundiaye Cissé, pour vérifier leur implication. « Pour notre part, on n’a pas été consulté. Très honnêtement », a-t-il ajouté.
Selon la même source, des personnalités influentes comme Alassane Seck de la Ligue sénégalaise des droits humains, Elimane Haby Kane de Legs Africa, Moundiaye Cissé de l’ONG 3D, et Birahim Seck du Forum Civil, n’auraient pris connaissance de ces concertations que via le communiqué du Conseil des ministres.
Volonté d’implication de la société civile
Malgré ces critiques, Alioune Tine a affirmé, toujours dans les colonnes de Source A, que les membres de la société civile ne demandaient qu’à s’approprier ce projet. « En réalité, même quand on critique le projet, c’est une façon de se l’approprier », a-t-il déclaré, exprimant ainsi la volonté des organisations de participer pleinement au processus décisionnel.
Il semble donc que des efforts de communication et d’inclusion soient encore nécessaires pour harmoniser les relations entre le gouvernement et les acteurs de la société civile dans le cadre de ce nouveau projet de développement national.