Actuellement, le Sénégal impose une taxe de 23% sur le prix du tabac, loin de l’objectif mondial de 70%. Cette faible imposition est considérée comme insuffisante, surtout étant donné les dangers que représente le tabac pour la santé. Pourtant, selon Bamba Sagna, coordinateur régional de l’ONG Campaign for Tobacco Free Kids (CTFK), une augmentation des taxes serait cruciale. Cette mesure dissuaderait les fumeurs, financerait les campagnes anti-tabac et aiderait à couvrir les frais médicaux liés aux maladies causées par le tabac.
Les initiatives pour augmenter la taxation du tabac
La Convention Cadre pour la Lutte Anti-tabac (CCLAT), entrée en vigueur en 2005, vise à réduire l’impact du tabagisme sur la santé publique et l’économie mondiale. Dans cette optique, des organisations comme Tax Justice Network Africa (TJNA) mènent des projets tels que le Plaidoyer pour la Taxation du Tabac (TTAA) pour promouvoir une augmentation significative des taxes sur le tabac.
Les recommandations pour une meilleure politique fiscale
Bamba Sagna souligne les lacunes de la politique fiscale actuelle, notamment une taxe ad valorem basée sur la valeur locale plutôt que sur la quantité de tabac. Il recommande l’application des directives de la CEDEAO pour une taxation spécifique par quantité de tabac, ainsi qu’une augmentation annuelle des taux d’imposition pour suivre l’inflation. De plus, il propose d’investir les recettes fiscales supplémentaires dans la lutte anti-tabac et d’autres programmes de santé publique.
Les efforts du Sénégal dans la lutte anti-tabac
Après la ratification de la CCLAT, le Sénégal a adopté des lois et mis en place des programmes de lutte anti-tabac, tels que le Programme National de Lutte contre le Tabagisme (PNLT) et le Comité National de Lutte contre le Tabagisme (CNLT). Cependant, la législation actuelle ne couvre pas suffisamment les aspects financiers de la lutte contre le tabagisme.
Perspectives d’avenir
Bien que le Sénégal ait pris des mesures dans la lutte anti-tabac, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre une taxation plus efficace du tabac. Une révision des politiques fiscales et un investissement adéquat des recettes fiscales dans la santé publique pourraient jouer un rôle crucial dans la réduction de la consommation de tabac et la prévention des maladies associées.