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Mariétou Fall, une femme arbitre qui brise les barrières

par Sophie
Mariétou Fall arbitre - soleil.sn

Dans le monde de l’arbitrage, une figure émerge avec éclat : Mariétou Fall, fraîchement élevée au rang d’arbitre internationale en 2024. Son visage est désormais familier aux passionnés de football et aux habitants de Mbour. Mais le chemin parcouru pour être acceptée fut semé d’embûches. Elle confie avec modestie : « Parfois, des voix s’élèvent dans la rue pour me reprocher d’avoir ‘gâché’ un match ou pour demander des explications sur mes décisions. Je prends le temps de répondre à leurs questions, sans me laisser atteindre. »

Affichant un pendentif à l’effigie de Khalifa Ababacar Sy autour du cou, son sifflet toujours à portée de main, cette arbitre de 32 ans s’est imposée dans un milieu où la gent masculine règne en maître. Mariétou a fait son entrée dans le monde de l’arbitrage en 2011, après une formation à la Sous-Commission régionale des arbitres (Sous-Cra) de Mbour.

Surnommée « Marila » par ses proches, elle a exercé divers métiers, de caissière à assistante maternelle, avant de se consacrer pleinement à sa passion pour l’arbitrage. Malgré une sélection en équipe nationale de handball du Sénégal, elle a préféré tout abandonner pour se plonger dans le monde du football, où elle se sentait plus à sa place.

Son amour pour le sport remonte à ses racines familiales, et elle a pratiqué diverses disciplines avant de se fixer sur l’arbitrage. Elle se rappelle : « Un jour, j’ai annoncé à mes parents que je voulais faire du sport. Ils étaient heureux, car j’avais la réputation d’être plutôt paresseuse. Ils pensaient que cela me remuerait un peu. »

Au sein d’un environnement masculin, Mariétou inspire le respect et affiche une résilience mentale remarquable. Arbitre de touche ou arbitre centrale, elle a dû faire ses preuves, et aujourd’hui, son dévouement porte ses fruits.

Malgré les défis, Mariétou n’a jamais baissé les bras. Elle raconte : « Lors de ma formation, mes collègues étaient en avance sur moi, mais lors de notre premier contrôle, j’ai obtenu une moyenne de 18/20. »

En 2017, elle est devenue arbitre de Ligue, soutenue et motivée par une collègue arbitre, Ndèye Fatou Sèye, qui travaille désormais à la Confédération africaine de football (CAF). « Elle a été un véritable soutien et m’a encouragée à aller de l’avant. Elle est mon modèle », confie Mariétou.

Arrêtant ses études en terminale pour s’occuper de parents malades, Mariétou a également connu les défis de la vie conjugale. Son mari lui a demandé de choisir entre l’arbitrage et leur mariage. Sans hésitation, elle a choisi sa passion.

« Il m’a rencontrée dans ce milieu, et il aurait dû me soutenir. Malheureusement, il m’a demandé de faire un choix. Vous connaissez la suite. Aujourd’hui, je suis une arbitre internationale. L’arbitrage m’a tout donné », conclut-elle avec passion.

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