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Oumy Diop, phénomène du 100 m Papillon : La Fierté de la natation sénégalaise

par Sophie
Oumy Diop, phénomène du 100 m Papillon La Fierté de la natation sénégalaise - soleil.sn

Elle a été l’une des reines du bassin, à Luanda, où elle a remporté quatre médailles aux 16es championnats d’Afrique de natation (30 avril au 5 mai) dont un titre au 100 m Papillon. Oumy Diop a couronné le tout en battant deux records du Sénégal. Une consécration pour la nageuse qui nourrit de grandes ambitions pour les les Jeux olympiques de Paris où elle espère poursuivre sa progression, malgré les difficultés.

Le 3 mai dernier, dans la capitale angolaise qui a accueilli les 16e Championnats d’Afrique séniors de natation, le Sénégal a renoué avec les titres dans les bassins africains. Oumy Diop n’y est pas étrangère. Cette performance porte son empreinte puisqu’elle a remporté la médaille d’or au 100 m Papillon chez les dames avec un chrono de 1’02’’55.

Une consécration après un premier titre remporté, trois ans plus tôt, dans cette même compétition, à Accra, au Ghana. Une ville où elle a, encore une fois, été performante au mois de mars dernier, à l’occasion des 13e Jeux africains avec deux médailles de bronze glanées pour le compte de la délégation sénégalaise. Des couronnements qui font de cette spécialiste des sprints (50 m, 100 m) dans les bassins, petite de taille, pour ses immenses résultats, le nouveau porte-drapeau de la discipline au Sénégal.

À Luanda, elle adjoint trois autres podiums à son titre avec une médaille d’argent au 50 m papillon et deux de bronze. Mieux, elle a battu deux records du Sénégal sur 50 m dos en 30.23 et 100 m nage libre en 58’’16.

« La compétition s’est bien passée. Le bilan est positif. Je suis contente du résultat. Je ne m’attendais pas à avoir autant de médailles. Je peux dire que le travail que je fais avec mes coaches depuis que je suis aux États-Unis paie. J’ai connu une année 2023 assez compliquée. Du coup, je suis contente », savoure-t-elle encore, ajoutant que pour retrouver son titre de championne d’Afrique, la préparation était déterminante.

« J’ai enchainé pas mal de compétitions : les championnats du monde à Doha (Qatar) en février, les championnats de Conférence (Usa), également en février, ainsi que les Jeux africains d’Accra en début mars. Je viens de terminer avec ces championnats d’Afrique ».

Aussi, les conditions étaient-elles favorables sur place.

« On a pu beaucoup plus nager en grand bassin et cela a fait la différence. J’étais aussi bien mentalement. Il y a ma famille qui me soutenait, tout le monde qui m’envoyait des messages de soutien, des prières. Que ce soit les parents à Ouest-Foire, aux Hlm, à la Gueule-Tapée… Tout cela réunit permet d’avoir de bonnes performances ».

Un premier semestre assez rempli pour celle qui espère poursuivre sur cette lancée dans plus de deux mois à Paris, à l’occasion des Jeux olympiques (26 juillet – 11 août). « C’est le dernier rendez-vous de cette année et ça va bien se passer. Je me prépare tous les jours pour ça. C’est la raison pour laquelle je me réveille à 5 heures du matin pour nager. C’est la plus grande compétition au monde qui n’arrive que tous les quatre ans. J’espère qu’elle va bien se passer », se projette-t-elle.
Une entrée précoce dans les bassins

La native de Grenoble, le 29 août 2003, spécialiste des épreuves de papillon, de dos et de nage libre s’est jetée très tôt à l’eau. Son contact avec les bassins est intervenu dès son plus jeune âge.

« J’y suis entrée très jeune, en moyenne section, quand j’étais à la maternelle, à l’âge de 5 ans », confesse-t-elle, soulignant les prédispositions décelées par sa maman. « On nageait pour apprendre et c’est comme ça que ma mère a compris que j’étais peut-être faite pour ça. Du coup, elle m’a encouragée, j’ai continué et j’ai commencé la compétition à l’âge de 9 -10 ans. J’y suis toujours ! ».

Des débuts précoces et des performances qui vont avec

Après avoir fait le vide autour d’elle lors des championnats d’Afrique de la Zone 2 disputés à Dakar où elle a notamment remporté 18 médailles dont 13 en or, en 2022, Oumy Diop fait ses preuves en Afrique avec un premier coup d’éclat : le titre au 100 m papillon (déjà !) et la médaille de bronze sur 4×100 m nage libre et sur 4×100 m nage libre mixte en 2021. C’était dans la capitale ghanéenne, Accra, où elle a décroché à nouveau, en 2024, deux médailles de bronze (50 m et 100 m papillon) aux Jeux africains de mars dernier. Avant d’enchaîner avec les belles performances de Luanda.

Un dernier fait d’arme qu’elle met sur le compte d’une meilleure préparation, résultat de son choix de quitter la France pour les États-Unis et la Florida International University où elle s’entraîne désormais. « On a plusieurs coaches dans l’équipe. Vu que je suis sprinteuse, mon coach essaie de me suivre comme il peut a-t-elle déclaré.

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Un encadreur dont elle aimerait s’accompagner dans ses différentes campagnes pour mieux préparer ses compétitions.

« On avait fait la demande pour qu’il vienne avec moi à Luanda, mais cela ne s’est pas fait. J’espère qu’il pourra me suivre aux Jeux olympiques à Paris où on doit continuer la préparation. On en a fait la demande et j’espère recevoir le soutien de l’État pour que cela puisse se faire ».

Un appui pour poursuivre sa progression

À force d’abnégation et de persévérance, Oumy Diop est parvenue à se hisser parmi les meilleures sur le continent. Des performances, résultats de moult sacrifices d’où son souhait d’être accompagnée pour franchir un palier. « La natation n’est pas un sport facile. J’ai fait le choix de partir aux Usa où la vie est très chère, surtout du côté médical où je dois prendre soin de mon corps. J’aimerais surtout un soutien financier parce que je dois aussi voyager.

Avant la compétition, il faut qu’on arrive très tôt pour travailler son corps. À Luanda, j’ai eu la chance d’y être allée trois jours avant la compétition. Cela a pu m’accommoder, vu qu’il y a cinq heures de décalage entre l’Angola et les Usa », plaide-t-elle.

Malgré une bourse de la Solidarité olympique « qui me permet de prendre en charge juste quelques dépenses », elle souligne que c’est compliqué.

« Par exemple, la montre que je porte coûte 400 dollars et je l’avais achetée en attendant que la bourse arrive. Aussi, les combinaisons que j’utilise maintenant coûtent facilement 500 dollars la pièce, sans oublier d’autres équipements nécessaires. Au bout de 10 courses, elles commencent à se détendre et perdent de leur efficacité. Et on est obligé d’en acheter une autre », renseigne-t-elle.

D’ailleurs, elle dit avoir fait la compétition à Luanda avec cinq combinaisons.

Pour l’heure, elle poursuit sa préparation aux Usa où la saison universitaire est terminée depuis quelques semaines. Ce choix, elle le justifie par la qualité des équipements et « espère partir en France pour poursuivre la préparation, d’abord participer aux Championnats nationaux, puis rester là-bas jusqu’aux Jeux. Cela permettra de m’accommoder avec le climat, la température, le décalage horaire et c’est très important. J’espère qu’on pourra suivre le plan de préparation qu’on a élaboré avec mon coach ». Un plan de travail bien ficelé pour celle qui accorde une bonne place à la planification.

« On est des sportifs de haut niveau, nos vies sont un peu quadrillées tous les jours. Donc, il est important de tout planifier. Je sais environ, jusqu’à décembre, à quelles compétitions je dois participer », a-t-elle fait savoir.

Une organisation méthodique qui aide dans la progression de la nageuse qui ambitionne de s’inviter parmi les meilleures spécialistes de la discipline à travers le monde.

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