Les entreprises de presse au Sénégal sont confrontées à un modèle économique peu fiable et durable. Selon Mamadou Thior, Président du Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie dans les médias au Sénégal (Cored), l’adoption d’une nouvelle loi sur la publicité pourrait grandement améliorer la situation financière des médias.
Une Nouvelle Loi sur la Publicité pour Soutenir les Médias
Mamadou Thior suggère que cette loi, avec des ajustements provenant du secteur des médias, pourrait être une solution initiale. Par exemple, les médias publics comme la RTS et Le Soleil pourraient recevoir des financements publics et réduire leur dépendance à la publicité jusqu’à 80 ou 90%. Ce changement permettrait aux médias privés de bénéficier d’une part plus importante des revenus publicitaires.
Fonds de Soutien et de Développement à la Presse
Un autre moyen de soutien financier pour les médias privés au Sénégal est le fonds d’appui et de développement à la presse. Thior estime que si ce fonds est bien géré, il pourrait sortir les médias de la précarité en servant de garantie pour obtenir des prêts bancaires. Par exemple, E média pourrait utiliser ce fonds pour garantir un prêt de 1 à 5 milliards de FCFA pour ses projets d’expansion. Malheureusement, ce mécanisme n’est pas encore opérationnel.
La Nécessité de Payer les Dettes Fiscales
Mamadou Thior insiste également sur l’importance pour les entreprises de presse de s’acquitter de leurs dettes fiscales. Il est fermement opposé à l’idée d’une amnistie fiscale pour les médias, arguant que toutes les entreprises, y compris celles des médias, doivent payer leurs impôts. Il propose des mécanismes souples pour étaler ces paiements, reconnaissant les nombreuses charges financières auxquelles les médias privés font face.
Discussions avec les Autorités
Pour Thior, il est crucial d’engager des discussions avec les nouvelles autorités afin de trouver des solutions viables. Lors des assises des médias, plusieurs propositions en ce sens ont été avancées, soulignant la nécessité d’une collaboration étroite entre les médias et le gouvernement pour renforcer le secteur.
En conclusion, bien que le modèle économique actuel des entreprises de presse sénégalaises soit fragile, des mesures comme l’adoption d’une nouvelle loi sur la publicité, la mise en œuvre d’un fonds de soutien et le respect des obligations fiscales pourraient significativement améliorer leur situation financière.