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Réformes et rationalisation : les défis de Moustapha Guirassy à la tête de l’éducation

par Cheikh
Moustapha Mamba GUIRASSY Ministre de l’Éducation nationale - soleil.sn

En seulement deux mois à la tête du ministère de l’Éducation, Moustapha Guirassy a déjà repéré plusieurs problèmes. Il les a énoncés ce matin lors de la 11e revue sectorielle de l’éducation. Guirassy a exprimé sa grande appréciation pour l’engagement des partenaires, qu’ils soient des partenaires techniques et financiers (PTF), des syndicats enseignants ou des représentants de la société civile. « C’est magnifique de voir leur dévouement et leur travail pour le développement de ce secteur, tant sur le plan technique que de l’engagement », a-t-il déclaré.

Cependant, il est confronté quotidiennement à des problèmes d’efficacité et de rationalisation. « Je pense qu’il y a beaucoup de pertes », a-t-il affirmé. Selon lui, il y a un gaspillage de temps et d’énergie, avec toutes les ressources investies dans les revues, les consultations et les réunions, qui finissent souvent par être oubliées.

Pour remédier à cela, Guirassy s’engage à être à l’écoute. Il prévoit de mettre en place des cadres de concertation pour non seulement écouter les différents acteurs, mais aussi les intégrer au quotidien dans le processus de prise de décision et d’action.

Le deuxième problème majeur qu’il a identifié est la résistance au changement et aux réformes. Selon le ministre, les ressources, les politiques et les efforts n’atteignent pas les élèves. Cela pourrait être dû à un manque d’ambition ou au fait que certaines personnes bénéficient du statu quo. Cela maintient le système dans une logique d’expérimentation perpétuelle, sans jamais passer à une mise en œuvre à grande échelle. « L’éducation est l’un des secteurs qui a reçu le plus grand nombre d’experts, de sociologues, d’anthropologues et de partenaires financiers. Il est extraordinairement soutenu, avec un engagement à tous les niveaux, mais le passage à l’échelle reste difficile », déplore-t-il.

Le ministre entend beaucoup parler d’inclusion, mais il ne voit pas de résultats concrets. Par exemple, il a été surpris de constater que le Sénégal ne dispose que d’une seule école publique pour les malentendants, qui souffre de problèmes comme la panne d’équipements et un seul minibus de 20 places pour transporter les élèves.

Guirassy souhaite également que les revues sectorielles incluent d’autres ministères. Par exemple, 40 % des écoles publiques n’ont pas accès à l’eau. Bien que son ministère et les collectivités locales aient une part de responsabilité, il serait utile d’impliquer le ministère de l’Hydraulique. De même, la question de l’état civil montre que le ministère des Collectivités territoriales doit être impliqué.

Enfin, bien que beaucoup parlent de numérique, Guirassy pense que ce n’est pas une solution miracle. Selon lui, avant de digitaliser, il faut d’abord une bonne organisation, une méthode efficace et des processus bien définis. La digitalisation pourra alors accompagner ces efforts.

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